La Marne Agricole / Vendredi 8 mai 2020

MATÉRIEL / Le constructeur marnais de charrues fourmille de projets.

Rien n’arrête les charrues Charlier

Alors que bon nombre d’entreprises sont figées par la crise sani­taire, l’activité n’a pas cessé chez Charlier à Vitry-la­-Ville. Le constructeur marnais a dû pourtant ralentir la cadence et mettre en place une nouvelle organisation du travail. Il a ainsi suspendu les déplacements sur le terrain pour les réparations et mis trois salariés en chômage partiel. Mais il en faudrait plus pour freiner l’enthousiasme du dirigeant. Nouvelle charrue agricole, projet en cours pour le vignoble champenois, vente d’une nouvelle gamme d’outils de travail du sol sur internet, réno­vation et extension des locaux commerciaux et du magasin de pièces détachées : Frédéric Charlier déborde d’énergie.

« Nous avons maintenu partiel­lement l’activité, la fabrication de charrues neuves s’est arrêtée, mais nous poursuivons le SAV, la réparation, et le magasin de pièces reste ouvert », explique Frédéric Charlier. Les techni­ciens ne se déplacent pas chez les clients pour le SAV, c’est à eux de venir à Vitrv-la-Ville. »

L’entreprise Charlier compte en tout sept personnes, dont trois sont en chômage partiel. « J’ai pris les mesures nécessaires pour préserver la santé de mes salariés, c’est la raison pour laquelle certains sont en chômage partiel, il s’agit de raisons familiales ou de contraintes propres à chacun », explique Frédéric Charlier. « Les trois autres salariés et moi avons travaillé sans discontinuer, c’était la saison des semis de printemps et il y avait besoin de fournir des pièces de rechange et de procé­der à des réparations, tout ceci en respectant les gestes barrière, la distanciation, et en se lavant régulièrement les mains », pour­ suit le dirigeant.

Rénovation et agrandissement

À Vitry-la-Ville, les locaux sont vastes, « nous ne sommes pas les uns sur les autres » , le port du masque n’est donc pas rendu nécessaire. Au fond du bâti­ment, une imposante charrue de 10 corps est restée figée, l’acier à nu. Elle aurait dû être livrée fin mars, mais sa fabrication repren­dra à la fin du confinement. La crise sanitaire a-t-elle un impact important pour l’entreprise ? « Nous avons perdu une partie du chiffre d’affaires en mars et avril, cela s’explique par la non­ livraison de charrues neuves », explique sans langue de bois Frédéric Charlier qui ne s’alarme par pour autant. Son carnet de commandes reste solide et la fabrication reprendra dès que le contexte sanitaire le permettra. Dans les bureaux, les peintres ont succédé aux plaquistes. La réno­vation a démarré début mars et porte sur 100 m2. Le chantier a pris du retard en raison des mesures de confinement, mais il se poursuit. « Nous investissons 90 000 euros pour la rénovation des bureaux et du vestiaire avec douche des salariés et la construc­tion de 100 m2 supplémentaires », précise Frédéric Charlier. Le dirigeant a voulu « un vrai meil­leur confort de travail » pour son équipe et lui. L’électricité a été refaite, ainsi que toutes les surfaces et l’éclairage est à Led. L’ensemble du réseau informa­tique est fibré.

La construction d’un magasin de pièce de 100 m2 accompagne la croissance de l’activité. Frédéric Charlier a défini trois axes de développement. Tout d’abord, la nouvelle gamme d’outils de travail du sol en vente « à prix très compétitif » sur internet (charlier.biz/boutique). Les pièces d’usure, moyeux et autres paliers seront disponibles dans le nouvel espace. Ensuite, le lancement d’une nouvelle char­ rue lors de la prochaine Foire de Châlons. Et Enfin, le déve­loppement d’une machine pour le désherbage dans les vignes champenoises qui sera présen­tée au printemps 2021.

Que d’énergie. Et cela fait 140 ans que ça dure.

Richard Cremonini